Les couvertures traditionnelles sont généralement faites de tuiles ou d'ardoises, le chaume étant un matériaux traditionnel régional aujourd'hui peu utilisé. Les constructions plus récentes sont recouvertes de tuiles en béton, de bardeaux bitumineux sur volige ou sur panneaux, d'ardoises artificielles (dites "fibro"), de zinc (principalement en zones urbaines). Des toitures moins décoratives sont faites en plaques ondulées en tôle, en matériau de synthèse (type Onduline) ou en fibro-ciment, sans amiante depuis 1997 (attention aux matériaux de réutilisation!), etc.
La décision de refaire la toiture
Elle ne doit pas être prise à la légère car il s'agit de frais importants, mais elle ne doit pas non-plus être différée si elle s'impose. Bien sûr, certaines couvertures endommagées par une tempête pourront durer encore longtemps après de sérieux travaux de réfection. L'usure d'une couverture est liée à son vieillissement en fonction de son matériau. On considère que la couverture peut durer :
– 100 ans et plus pour le zinc;
– 80 à 100 ans pour les ardoises naturelles
– 50 à 80 ans pour les tuiles en terre cuite
– 50 ans pour les tuiles béton
– 30 à 50 ans pour les ardoises artificielles
– 30 ans pour les plaque ondulées en fibro-ciment
– 20 ans pour les bardeaux bitumineux
En deçà de ces durées, variés selon les régions, il est prudent de solliciter un couvreur pour qu'il fasse régulièrement une inspection et procède à une "repasse" de la couverture pour prévenir les risques de perte d'étanchéité localisées (tuile ou ardoise décrochée, fissurée, etc.). Bien évidemment un contrôle depuis l'intérieur des combles (si la sous-toiture est visible) permettra de repérer toute fuite en couverture (matériau, mais aussi chêneaux, solins, etc.). À noter que les écrans de sous-toiture préviennent les conséquences des défauts d'étanchéité de la couverture.
Consultez plusieurs couvreurs et faites établir des devis. La couverture doit absolument être refaite lorsque le matériau lui-même (ardoises pourries, tuiles fendues ou poreuses, etc.) ou les éléments de fixation (clous ou crochets rouillés) sont en très mauvais état, entraînant des interventions répétées du couvreur. En cas de réfection totale de la couverture, il est essentiel de souscrire une assurance dommages ouvrage, quelle que soit la fiabilité et la réputation de l'entreprise et le fait qu'elle soit garantie en assurance décennale (dont il faut vérifier la validité du certificat).
Le choix du matériau
Si vous refaites une toiture, employez un matériau semblable ou plus léger que celui d'origine: ceci, d'abord pour des raisons techniques. En effet, les pièces de charpente et l'épaisseur des murs porteurs sont en rapport avec le poids de la couverture. Cela aussi pour rester en conformité avec le permis de construire d'origine : toute modification du matériau de couverture doit faire l'objet d'un nouveau permis. Ainsi, dans de nombreuses régions et dans certains site protégés, l'utilisation des matériaux est sévèrement réglementée.
Par ailleurs, le type de couverture est aussi fonction du climat de la région (humidité, gel, vent, chute de neige, etc.). Il est déconseillé d'utiliser du fibro-ciment au-dessus de 1000 m d'altitude et de la tuile canal au-dessus de 800 m. La tuile "mécanique" convient jusqu'à 1200 m‚ la tuile plate jusqu'à 1500 m. Dans certaines régions de montagne on utilise du bardage en bois, dans d'autres, de larges plaques de pierre (schiste) épaisse (lauzes).
Caractéristiques des produits de couverture
Pour les tuiles, les ardoises ou les bardeaux, le fabricant précise le nombre d'éléments au mètre carré. Il doit également indiquer le poids du matériau, ainsi que l'écartement des liteaux et la pente minimale nécessaire à sa pose. Ces deux dernières données sont précisées en fonction de la zone et du site. Pour les Couvreurs, la France est divisée en 3 zones:
Zone 1
Intérieur et côte méditerranéenne au-dessous de 200 m.
Zone 2
De Lorient à la frontière belge, bande située entre 20 et 40 km de la mer; de Lorient à la frontière espagnole, bande côtière sur 20 km de profondeur; altitudes de 200 à 500 m.
Zone 3
De Lorient à la frontière belge, bande côtière sur 20 km de profondeur; altitudes supérieure à 500 m.
À l'intérieur de ces zones, on distingue 3 types de sites :
• Site protégé: en fond de cuvette et protégé pour toutes les directions du vent; protégé par des collines des vents dominants.
• Site normal: plaines ou plateaux pouvant présenter des vallonnements et des ondulations.
• Site exposé: bord de mer (sur 5 km de profondeur), îles et presqu'îles, sommets des falaises; vallées étroites; montagnes: hauteurs isolées et cols venteux. La pente minimale est plus élevée pour la zone 3 et les sites exposés.