Ce que dit la loi sur le bruit de voisinage
Le Code de la Santé Publique encadre les nuisances sonores, qu’elles soient diurnes ou nocturnes. La législation ne fixe pas de niveau sonore précis à ne pas dépasser dans tous les cas, mais elle se base sur la notion de trouble anormal de voisinage en rapport avec le niveau sonore habituelles des lieu : on parle d'émergences sonores.
Cela signifie que les bruits deviennent répréhensibles lorsqu’ils sont :
• répétitifs,
• intenses,
• permanents.
Il peut s’agir de bruits de
• pas,
• musique,
• animaux,
• électroménager,
• travaux.
Le tapage diurne et nocturne :
• tapage diurne (entre 7h et 22h) : il est sanctionné s’il s’agit de bruits anormaux, même sans volonté de nuire.
• tapage nocturne (entre 22h et 7h) : tout bruit perceptible de l’extérieur peut être puni, qu’il soit volontaire ou non.
Autrement dit, vos voisins n’ont pas le droit de faire du bruit excessif, même en journée, s’il trouble votre tranquillité de manière persistante.
Quels bruits sont tolérés et lesquels ne le sont pas ?
Certains bruits sont tolérés dans une certaine mesure, notamment s’ils sont occasionnels ou liés à des moments de vie normaux.
Bruits tolérés :
• rires d’enfants,
• sons modérés de télévision ou musique,
• fêtes ponctuelles (avec respect des horaires),
• travaux réalisés en journée selon les horaires autorisés par la mairie.
Bruits non tolérés :
• fêtes fréquentes tard dans la nuit,
• travaux bruyants le dimanche ou tôt le matin,
• musique à haut volume prolongée,
• aboiements continus d'un chien laissé seuln.
La tolérance dépend aussi de votre environnement sonore : les exigences ne sont pas les mêmes en zone urbaine très dense qu’à la campagne.
Étapes à suivre pour faire valoir vos droits
Si vous êtes confronté à des voisins bruyants, il est important de suivre une démarche progressive, dans le respect du dialogue et du droit.
Le dialogue amiable
Commencez toujours par discuter calmement avec vos voisins. Ils ne se rendent peut-être pas compte du dérangement qu’ils causent. Un échange respectueux permet souvent de régler la situation rapidement. Mieux vaut les inviter à se rendre chez vous pour qu'ils constatent la nuisance que d'entrer en conflit.
Lettre de mise en demeure
Si les nuisances persistent, envoyez une lettre recommandée avec accusé de réception dans laquelle vous détaillez les troubles constatés, les dates, horaires, et effets sur votre quotidien.
Faire appel à un médiateur
Certaines mairies ou associations de quartier proposent un service de médiation pour aider les parties à trouver un accord sans conflit judiciaire. Il existe un conciliateur de justice. Il y an a plus de 3000 en France. C'est obligatoire avant d'engager des poursuites judiciares.
Faire constater les nuisances
Vous pouvez faire appel à un commissaire de justice (ex- huissier de justice), à la police municipale ou à la gendarmerie pour constater le bruit. Ils peuvent dresser un procès-verbal, utile en cas de procédure.
Des enregistrements sonores, témoignages de voisins ou un carnet de nuisances peuvent également appuyer votre dossier.
Engager une action en justice
Si toutes les tentatives amiables et de conciliation échouent, vous pouvez saisir :
• Le tribunal de proximité (pour des litiges simples),
• Le tribunal judiciaire, avec ou sans avocat.
Le juge peut ordonner la cessation des nuisances, condamner votre voisin à des dommages et intérêts ou imposer des mesures spécifiques (pose de matériaux isolants, par exemple).
Cas particuliers : travaux, fêtes, animaux…
Travaux de bricolage ou jardinage
Ils sont autorisés à certaines heures uniquement, généralement :
• en semaine : 8h30-12h / 14h-19h30,
• le samedi : 9h-12h / 15h-19h,
• le dimanche : uniquement le matin (10h-12h).
Ces horaires peuvent varier selon les arrêtés municipaux.
Fêtes
Si elles sont occasionnelles et ne se prolongent pas tard, elles sont tolérées. Au-delà, elles peuvent constituer un tapage nocturne.
Animaux bruyants
Un chien qui aboie sans cesse peut constituer une nuisance anormale. Le maître est tenu de prendre les mesures nécessaires (éducation, présence, isolant phonique, etc.).
En résumé
Non, vos voisins n’ont pas le droit de faire du bruit n’importe quand, et la loi vous protège contre les nuisances sonores répétées ou excessives. Il est toutefois essentiel d’agir avec méthode : privilégiez d’abord le dialogue, puis les recours amiables, avant de vous tourner vers la justice si nécessaire.