La réponse de Christian PESSEY sur la relance de MAPRIMERENOV'
Des annonces quasi contradictoires
Les annonces des autorités sur le sujet se sont succédées en même temps que les rumeurs... À l'origine, le Gouvernement avait annoncé que : " Le guichet des rénovations d’ampleur sera bien suspendu pendant la pause estivale dès le 23 juin avec une réouverture vers le 15 septembre. Les guichets de MaPrimeRénov’ copropriétés et monogestes seront maintenus ouverts". Première réponse à vos questions : les "rénovations d'ampleur" ne seraient plus concernées, au profit des "monogestes" , autrement dit les actions poste par poste (chauffage, isolation, etc). C'est un virage à 180 degrés par rapport à 2024.
Les incertitudes sur la relance
Le ministère du Logement, par un communiqué de presse du 12 juin. à déclaré au cours de l'été 2025 que "les mesures devront être préparées et mises en place en vue de la ré-ouverture du guichet de cette aide, vers le 15 septembre". Comme à cette date il n'y a plus de gouvernement on peut en douter...
Les causes de la suspension de MAPRIMERENOV'
"L’Etat a pris ses responsabilités pour suspendre temporairement un dispositif qui est victime de son succès et qui connaît certaines fragilités". Il est rare qu'un dispositif gouvernemental soit "victime de son succès... " dont les Pouvoirs Public devraient au contraire se réjouir. Quand aux fragilités, il s'agit derrière l'expression pudique de l'État de dispositions dont la fragilité résulte directement des incompétences des ses promoteurs, notamment le fiasco des "accompagnateurs rénov", sources de nombreux abus, et d l'incapacité des services à lutter contre les fraudes.
Projet de textes réglementaires
L'annonce d'un projet de textes réglementaires, seulement début septembre 2025, laisse perplexe quant à la réactivation du dispositif en un mois... Le goupe Hellio, spécialiste de la rénovation énergétique et de la maîtrise de l'énergie, apporte un éclairage inquiétant dans son communiqué de presse du 5 septembre 2025 :
"Éloignés des annonces initialement faites cet été, les projets de textes dévoilent quelques surprises qui ont, une fois encore, déstabilisé les acteurs du dispositif.
Concernant le Parcours accompagné :
- Limitation de son accès aux logements considérés comme des passoires thermiques (classés F et G au DPE)
- Suppression du bonus “Sortie de Passoire” pour les logements ayant un DPE F et G avant travaux
- Révision des plafonds de dépenses éligibles et montants de primes
Concernant le Parcours par geste :
- Report de l’obligation de conditionner un geste de chauffage à un geste d’isolation pour être éligible au 1er janvier 2027
- Fin de l’éligibilité pour les chaudières biomasse à alimentation manuelle et à alimentation automatique au 1er janvier 2026
- Fin de l’éligibilité pour l’isolation thermique des murs en façade ou en pignon au 1er janvier 2026"
C'est à un véritable détricotage du dispositif dont il s'agirait, avec le renoncement à des fondamentaux des aides à la rénovation comme la fin de l'éligibilité des chaudières biomasses (autrement dit bois, granulé, plaquettes), de l'isolation des murs (ITE), ainsi que la révision des montants de primes. etc.
Les réaction des professionnels
De nombreuses organisation professionnelles s'indignent de l'exclusion de l'ITE de Maprimerenov : "La filière française de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) exprime son incompréhension et sa vive inquiétude face au projet de décret actuellement à l’étude, prévoyant l’exclusion de l’ITE des aides MaPrimeRénov’ à destination des chantiers monogestes".
De même pour l'exclusion de systèmes de chauffage biomasse, par la voix de Propellet, structure de promotion du granulé : "Après avoir réduit de 50% les aides MaPrimeRenov’ pour le chauffage au bois en 2024 et divisé par trois en août 2025 les crédits CEE accordés aux chaudières biomasse, le gouvernement risque d’achever la filière des chaudières biomasse (bois bûche et granulés de bois), à travers des projets de décret et d’arrêté qui prévoient de supprimer MaPrimeRenov’ pour l’installation de chaudières biomasse. Cela apparaît comme une décision totalement injustifiée et dangereuse".
Cette article sera mis à jour lors de la mise en œuvre des dispositions réglementaires sur le sujet