Souvent sous-exploités, les combles recèlent un formidable potentiel d’aménagement. Chambre, bureau, espace de rangement… ces mètres carrés supplémentaires peuvent être valorisés de multiples façons, à condition de respecter certaines règles. Amandine Maroteaux, architecte d’intérieur et fondatrice de l’Atelier Compostelle, partage ses astuces pour transformer ces volumes atypiques en espaces fonctionnels et lumineux.
Tous les combles sont-ils aménageables ?
Les combles représentent souvent une belle réserve de surface, mais leur aménagement nécessite quelques vérifications préalables, tant sur le plan administratif (PLU, droits de propriété, etc.) que technique (accès, pente de toit, type de charpente, isolation, ajout de lucarnes…). La première étape consiste donc à valider la faisabilité du projet sur ces deux plans, avant même d’envisager un aménagement.
Quelles sont les principales contraintes sur ce type d’aménagement ?
Les défis sont souvent structurels. Il faut tenir compte de la pente de toit, des hauteurs résiduelles après isolation, de la création d’un accès et du type de charpente, plus ou moins facile à modifier. Une étude préliminaire permet d’identifier les surfaces réellement exploitables et d’imaginer les usages adaptés.
Quelles pièces recommandez-vous d’y installer ?
Cela dépend des besoins de la famille et des possibilités techniques. Par exemple, pour une chambre d’enfant, l’âge est un critère clé : les plus jeunes auront besoin de rester proches des espaces de vie, alors que les ados apprécieront un coin plus retiré. Bien isolés et climatisés, les combles peuvent aussi accueillir une salle de sport ou une suite parentale, parfois même avec un petit extérieur. Les volumes en toiture cathédrale offrent une dimension architecturale particulièrement inspirante.
Un projet emblématique ?
En retravaillant les dalles pour mieux répartir les niveaux et en modifiant la charpente, nous avons transformé d’anciens combles en une suite lumineuse. Des puits de lumière ont été intégrés, et une partie de l’espace a même été convertie en logement indépendant.
Des astuces pour gagner en surface et en lumière ?
Optimisation rime avec sur mesure. Par exemple, dissimuler une climatisation dans les soupentes ou créer des rangements dans les recoins inexploités est toujours pertinent. Nous aimons aussi jouer avec la lumière naturelle : lucarnes, fenêtres de toit ou châssis type Velux sont de précieux alliés. Installer des dalles vitrées au sol permet même de diffuser la lumière dans une cage d’escalier. Et pourquoi ne pas créer une terrasse ou un balcon plutôt que de saturer l’intérieur ? Enfin, de belles menuiseries intelligemment pensées font toute la différence.
Utilisez-vous des couleurs particulières pour agrandir une pièce mansardée ou, au contraire, accentuer l’effet « cocon » ?
Les couleurs et matières doivent être en harmonie avec le reste du projet. Les combles peuvent être très lumineux ou, au contraire, assez exigus. Nous aimons accentuer les contrastes : foncer ce qui est déjà sombre, éclaircir ce qui capte bien la lumière. Les jeux de matières et de miroirs sont aussi essentiels pour élargir visuellement les volumes et valoriser les charpentes apparentes.
Quel mobilier pour des pièces mansardées ?
Du "sur mesure" à 100 %. Plus les contraintes sont fortes, plus le mobilier spécifiquement conçu prend tout son sens, en conjuguant usage, ergonomie et esthétisme.
Interview de Amandine Maroteaux, architecte d’intérieur et fondatrice de l’Atelier Compostelle
