La notion de mortier désigne le mélange entre un liant (du ciment ou de la chaux) et un agrégat (du sable). Les liants utilisés sont hydrauliques, c'est-à-dire qu'ils durcissent au contact de l'eau. Pour que la réaction se fasse correctement et qu'au final le mortier puisse acquérir sa résistance, il faut respecter un certain nombre de condition dont la principale est le dosage des composants.
Le dosage
Il faut jauger convenablement les proportions de sable et de liants pour réaliser un mortier de bonne qualité. Le dosage dépend de la destination du mortier, qui doit être plus ou moins riche en liant selon le poids des matériaux à assembler ou l’utilisation de l’enduit.
Le sable
Pour doser le sable, vous pouvez utiliser un seau dont vous connaissez la contenance. Pour les travaux importants, il vaut mieux confectionner une caisse de dosage en bois de 50 l (dimensions : 50 x 33 x 30 cm). Attention ! Le volume du sable humide est supérieur à celui du sable sec (on dit qu’il foisonne) : il faut en tenir compte lors du dosage du sable et de l’eau.
Les adjuvants
Vous pouvez également ajouter différents adjuvants au mortier, soit pour en retarder la prise, soit pour l’accélérer. Vous pouvez aussi incorporer des colorants.
L'eau
Un mortier doit être gâché avec de l’eau propre. Là encore, la quantité d’eau dépend de la destination. La pâte obtenue doit être onctueuse et tenir, sans couler, sur la truelle. Un mortier trop sec se travaille mal et a tendance à s’effriter ; trop liquide, il présente un fort retrait. Si le mélange est grumeleux, il est trop sec ; si une couche d’eau se forme en surface, il est trop liquide. Il est possible de rectifier le dosage en rajoutant l’un ou l’autre des composants.
Le ciment
Le dosage basique du mortier est de 1 volume de ciment + 4 volumes de sable + 1/2 volume d'eau.
On trouve dans le commerce du mortier pré-dosé en sac, prêt à l'emploi.
Le gâchage
Il faut gâcher le mortier sur un endroit propre et à proximité des travaux. Un long transport en brouette produit un défaut d’homogénéité.
Le gâchage en auge
Il convient pour les petites quantités.
• Versez d’abord le sable (l'auge doit être très propre).
• Ajoutez le ou les deux liants (ciment + chaux pour la préparation d’un mortier bâtard).
• Mélangez à la truelle avant l’apport d’eau.
• Formez un cône et un cratère au sommet.
• Versez l'eau très progressivement.
• Mélangez au fur et à mesure.
Le gâchage sur aire
Vous pouvez utiliser une feuille de matière plastique qui évite de tacher le sol. Ne gâchez pas directement sur la terre, car le mortier serait sale et moins résistant. Pour gâcher sur aire, vous pouvez aussi utiliser un bac en tôle ou en plastique.
• Mélangez sable et liants à la pelle.
• Ménagez au centre un petit cratère pour contenir l’eau de gâchage.
• Versez l'eau lentement.
• Rabattez les côtés du tas vers le centre pour humidifier l’ensemble.
• Malaxez en coupant avec la tranche de la pelle pour homogénéiser le mortier.
Le gâchage à la bétonnière
Constituée d'une cuve rotative, entraînée par un moteur (électrique ou thermique), la bétonnière ne sert pas qu'à gâcher du béton. Elle peut être utilisée pour gâcher une quantité importante de mortier, par exemple pour produire le volume de mortier nécessaire à la réalisation d'une chape. Montée sur un châssis tubulaire, la bétonnière bascule pour déverser le mortier à l'endroit voulu.
La bétonnière se compose d'un réservoir appelé "toupie", ouvert à l'une de ses extrémités, et tournant sur lui-même suivant un axe plus ou moins incliné. Son mouvement rotatif est obtenu au moyen d'un moteur, électrique ou à essence.
Le malaxage se fait rapidement (90 secondes à 3 minutes) en versant dans le réservoir en mouvement, en suivant cet ordre :
• l'agrégat (graviers et sable) ;
• le ciment ;
• l'eau.
Mise à jour le 24/06/2024