La qualité de l'eau du robinet : calcaires, polluants, traitements

La qualité gustative et sanitaire de l’eau du robinet est devenue une réelle préoccupation. S’y ajoute le souci de disposer d’une eau qui ne risque pas de détériorer certains appareils de l’installation sanitaire par encrassement ou colmatage par le calcaire. L'identification de nouveaux polluants, dits "éternels", et la présence de cadmium en quantité inquiétante est aussi source de préoccupation. Cet article y répond.

Calcaire, micro-polluants, bactéries, pesticides et herbicides, nitrates, plomb, PFAS, cadmium... Tous ces composants peuvent se retrouver dans l'eau du robinet. Les identifier permet de mieux les éliminer. 

La calcaire dans l'eau du robinet

Tout le monde connaît les conséquences d’une eau trop calcaire (c'est-à-dire trop chargée en carbonate de calcium) pour l’installation sanitaire et, en particulier, pour certains appareils faisant appel à des résistances tels que chauffe-eau et machines à laver. L’excès de calcaire est aussi redoutable pour les robinets modernes (mitigeurs thermostatiques) dont elles encrassent les boisseaux, mais sans effet sur la santé.

Identifier le calcaire dans l'eau du robinet

Par définition, le calcaire dissout dans l’eau est invisible. Vous en relèverez cependant les traces facilement, par exemple aux dépôts blancs qui s’accumulent dans une casserole où vous faites régulièrement chauffer ou bouillir de l’eau. Un simple examen visuel de la résistance du lave-vaisselle vous permettra aussi de vous faire une idée de la qualité physique de l’eau.

La dureté de l'eau du robinet

Elle est directement liée à la quantité de calcaire dissout dans l’eau, qui se dépose sous la forme de tartre, une couche épaisse et dure s'apparentant à de la roche.

  • Le TH (titre hydrotimétrique) est l’unité de mesure permettant d’apprécier la teneur de l’eau en calcaire : 1 TH correspond à 10 g de calcaire par litre d’eau, sachant qu’une valeur de 7 à 15 ° TH est optimale sur le plan sanitaire – l’absence totale de calcaire n’étant pas une bonne chose –, et sans risques pour les équipements. On parle aussi de "degré français".
  • Le tartre est un dépôt qui se forme sur les résistances et à l’intérieur des canalisations par combinaison du calcium avec l’hydrocarbonate qui se trouve dans l’eau de façon naturelle.

Attention : il faut noter qu'une eau trop douce peut se révéler agressive pour les soudures et peut entraîner des micro-fuites!

Les polluants  potentiels dans l'eau du robinet

Les problèmes sanitaires constituent aujourd’hui une préoccupation importante du consommateur qui, à raison d’un sur trois, ne fait plus confiance à l’eau du robinet et se tourne vers l’eau en bouteilles, ordinaire (dite "de source)  ou “minérale”, également suspectée aujourd'hui de contenir des polluants ou de faire l'objet de manipulations de la part de sources "reconnues..

  • Les micropolluants visibles à l’œil nu : ils colorent l’eau jusqu’à la rendre “chocolat”. Ce sont des boues, de la rouille, des algues, des hydrocarbures révélant le plus souvent des réseaux ou des installations vétustes. Ils seront éliminés par un filtrage efficace.
  • Les bactéries proviennent de contaminations accidentelles du système d’adduction d’eau potable (débordement de centrales d’épuration lors de gros orages ou de crues, fuites d’égouts, rejets non sécurisés ou fosses septiques défaillantes près de canalisations d’alimentation non étanches, rejets d’élevages intensifs, etc.) Quand les services des eaux détectent ce genre d’anomalies, ils suspendent la distribution et ils augmentent le taux de produit désinfectant à base de chlore rendant l’eau potable mais très dépréciée sur le plan gustatif.
  • Les pesticides et les herbicides résultant de l’agriculture intensive se retrouvent aujourd’hui en quantité dans les nappes phréatiques. Les pesticides sont recherchés au niveau des ressources en eau utilisées pour la production d’eau potable et à la sortie des installations de production d’eau potable.
  • Les nitrates sont dangereux à partir de 50 mg/l (le taux maximal conseillé par l’OMS étant de 15 mg/l pour les femmes enceintes et de 10 mg/l pour les nourrissons). Ils infestent de nombreuses régions françaises, notamment celles de l’Ouest.
  • Le plomb est devenu une grave menace du fait du vieillissement des installations sanitaires domestiques en plomb (aujourd’hui totalement interdit). Un traitement doit être appliqué si la teneur en plomb dans l'eau dépasse 10 microgrammes par litre. Il faut surtout entreprendre la rénovation des installations qui doivent impérativement être refaites en cuivre, en acier, en PER ou en multicouche.
  • Les PFAS ou "polluants éternels" ont complété récemment la liste des polluants des eaux souterraines. L'FC-Que choisir conseille "d'éviter les produits alimentaires emballés achetés en grande surface ou dans les fast-foods, l’utilisation d’eau souterraine (puits privés) pour arroser les fruits et légumes du potager ou abreuver les animaux de basse-cour de réduire  la consommation de poissons (surtout les gras) et fruits de mer, de viandes, de produits laitiers et d’œufs. de laver les vêtements neufs avant de les porter, d'éviter d’acheter des vêtements imperméables ou déperlants. de ne pas utiliser de spray imperméabilisant. d'éviter les tissus d’ameublement ayant subi des traitements antitaches, de. fuir les cosmétiques et produits ménagers qui contiennent des PFAS. Bon à savoir, ils sont interdits dans les cosmétiques bio labellisés Cosmébio".
  • Le cadmium est le dernier venu des polluants identifié dans les eaux. Il est lié aux rejets industriels, mais surtout à l'usage intensifs des engrais phosphatés dans l'agriculture intensive.

Solutions de traitement de l'eau du robinet

L’adoucissement de l'eau du robinet

C'est la réponse apportée à la dureté excessive de l’eau : une résine contenue dans un appareil retient le calcaire qui se trouve dans l’eau ; quand la résine est saturée, elle est régénérée par des sels spéciaux. Aucun des systèmes dits "électroniques" ou "magnétiques" supposés maintenir le calcaire en suspension n'est validé par les autorités. Dans tous les cas, il vaut mieux s'abstenir de boire une eau adoucie, l'idéal étant de mettre à disposition sur l'évier de la cuisine une eau non adoucie, éventuellement filtrée.

La filtration

Elle constitue une précaution sanitaire supplémentaire et permet d’éliminer tout à la fois le mauvais goût de l’eau, les micropolluants (PFAS, cadmium, plomb, etc.), les pesticides et herbicides ainsi que les bactéries. Il existe différents types et appareils de filtration.

  • La carafe filtrante et le filtre de robinet, pour la plupart, purifient l’eau par un filtre à charbon actif qu’il faut impérativement renouveler périodiquement.
  • L’osmose inverse, associée au charbon actif, élimine la majeure partie des impuretés microscopiques et des éléments chimiques dissous.
  • La microfiltration à fibres creuses (0,1 micron), jusqu’alors réservée au domaine médical, permet la filtration jusqu’au niveau de la bactérie ; associée à un filtre à charbon actif, elle présente de plus l’avantage d’éliminer le mauvais goût de chlore.
  • Les rayons ultraviolets C (associés à une filtration par fibres creuses) a pour résultat d’éliminer 99,9999 % des bactéries (une solution adoptée en milieu hospitalier).
  • Les capteurs de nitrate ou de plomb permettent de répondre aux problèmes spécifiques de pollution par ces agents pathogènes dans les régions ou installations sensibles.

Connaître la qualité de l'eau du robinet

La qualité de l'eau de votre commune est normalement affichée en mairie. Mais il est possible de l'obtenir également via internet, sur le site du Gouvernement, qui donne la possibilité d'obtenir un bilan extrêmement détaillé de la qualité de l'eau dans chaque commune.  Une situation doit vous être envoyée une fois par an. 

Vous trouverez aussi de précieuses informations sur la qualité de l'eau sur le site du Centre d'Information sur l'Eau .

Mis à jour le 1er septembre 2025


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