Épissures, dominos et bornes à levier : les connexions électriques

Les conducteurs composant les circuits des installations sont l’objet d’un certain nombre de raccordements, soit pour les prolonger, soit pour obtenir les différentes dérivations qui permettent de répartir le courant entre les pièces de l’appartement ou de la maison. Ces liaisons doivent se faire de telle sorte que l’isolation et la conductibilité du conducteur soient garanties. D’où la nécessité d’utiliser des accessoires parfaitement adaptés à ces fonctions.

La sécurité avant tout

Les différents matériels normalisés que l’on peut utiliser pour effectuer des liaisons en toute sécurité ont en commun la principale qualité de garantir à la fois l’isolation et la conductibilité.

La suppression des épissures

Jusque dans les années 1960, la majorité des installations électriques se faisaient sous baguettes en bois. La liaison entre les conducteurs avait lieu par épissure, technique consistant à torsader ensemble les extrémités des conducteurs dénudés, l’isolation étant assurée par du ruban adhésif textile, connu sous le nom de “chatterton”. Assez satisfaisante au niveau de la conductibilité, cette technique est très défaillante s’agissant de l’isolation. Le chatterton vieillissant mal, il perd de son pouvoir, et a tendance à sécher et à se casser. Il en est résulté de nombreux accidents, les défauts d’isolation entraînant parfois un court-circuit et des risques importants d’incendie, surtout avec les baguettes en bois de pin, particulièrement sec au fil des années. En dépit des progrès faits dans le domaine du ruban adhésif (aujourd’hui en matière plastique), les épissures sont désormais proscrites des installations. Il s’agit là d’une règle d’or qui ne doit être en aucun cas transgressée. Il ne faut ni en refaire, ni conserver celles qui pourraient subsister. Les installations à baguettes bois doivent être impérativement refaites avec des baguettes plastiques ou avec des conduits encastrés.

Les bornes

La section importante de certains conducteurs rend difficile, voire impossible, l’utilisation de dés de raccordement ou de connecteurs à levier. On leur substitue donc des bornes fendues à vis de blocage. Par ailleurs, les dés ne sont pas toujours adaptés à la réalisation de dérivations multiples qui demanderaient un trop grand nombre d’éléments, d’où une longueur de barrettes trop importante. On a donc recours à des bornes cylindriques. Elles se présentent sous la forme d’un tube fendu, fileté intérieurement, de façon à recevoir une vis métallique. La borne est noyée dans un matériau isolant (matière plastique rigide) solidaire ou destiné à être vissé sur un support.

Les dés de raccordement (dominos)

Ce sont de petits blocs, autrefois en porcelaine, aujourd'hui en matière plastique ou en caoutchouc, présentés sous forme de barrettes réunissant un certain nombre d’éléments. Chaque élément comprend une pièce métallique, petit bloc, généralement en cuivre ou en laiton, percé d’un trou formant conduit et permettant d’engager l’extrémité des conducteurs à relier. Deux vis disposées perpendiculairement à ce conduit assurent, après vissage, le blocage des extrémités des conducteurs engagées dans ce conduit. La gaine isolante des conducteurs doit être ôtée (dénudage) sur une longueur telle qu’après raccordement dans le dé, la partie de conducteur ainsi dénudée soit entièrement protégée par le bloc isolant du dé. Ces dés de raccordement, plus connus de l’amateur sous le nom de "dominos", peuvent être fractionnés par sciage ou coupe, en fonction des besoins : la combinaison de plusieurs blocs associés à des morceaux de conducteurs permettant de relier différents éléments entre eux peut servir à la réalisation de dérivations. Ils sont appelés à être remplacés définitivement par les bornes ou connecteurs à levier. 

Les bornes à levier (type Wago)

On trouve aujourd’hui dans le commerce des connecteurs rapides qui simplifient beaucoup les installations tout en assurant une meilleure sécurité. Il s'agit de connecteurs à alvéoles et leviers qui bloquent solidement la partie dénudée des conducteurs, sans risque de débranchement accidentelle. Transparents, ils permettent de vérifier que la longueur de dénudage est satisfaisant.  Leur coût est bien sûr plus élevé que celui des dominos. Ces bornes permette le raccordement de conducteur de tous les diamètres du plus fin (0,08 mm2) au plus gros (6  mm2). À noter aussi l'existence de bornes sans levier à raccordement automatique par simple insertion du conducteur dans l'alvéole de lieison.

La protection des liaisons et des dérivations

Les dés, aussi bien que les bornes à levier, doivent être protégés contre les chocs et les contacts accidentels, d’où l’obligation de les placer sous des boîtes appelées “boîtes de connexion” ou “boîte de dérivation”.
– les dés de raccordement ainsi protégés doivent, dans tous les cas, être fixés à l’intérieur des boîtes par clouage ou par vissage;
– les bornes, elles, sont prévues pour être vissées par leur embase.
À côté de ces accessoires individuels, on trouve des boîtes incluant des bornes ou des barrettes.
Quel que soit le type de boîte utilisé (petite boîte simple apposée en applique, grosse boîte étanche, boîte à encastrer, etc.), le couvercle doit rester constamment accessible. La décoration doit ici céder le pas à la sécurité, une intervention urgente dans l’une de ces boîtes pouvant se révéler nécessaire en cas d’incident. Il n’est donc pas question de les tapisser ou de les dissimuler derrière un meuble lourd.

Les matériels modulaires : les plinthes électriques

L’apparition, ces dernières années, de matériel à caractère modulaire (plinthes "électriques") modifie sensiblement les conditions de raccordement des conducteurs. Le caractère même de ce type de matériel, fondé sur une simplicité des interventions et sur une grande souplesse des appareils, dispense de la mise en place d’appareils et d’accessoires de raccordement (dés ou bornes).


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