Le logement constitue un droit fondamental et même opposable. Pourtant, en France, des milliers de personnes vivent encore dans des conditions indignes. Le phénomène du logement insalubre ou indigne, bien que souvent invisible au grand public, demeure une problématique majeure touchant toutes les régions, des grandes villes aux zones rurales.
Définir l’insalubrité et l’indignité
Logements insalubre
Un logement est dit insalubre lorsqu’il présente des risques graves pour la santé ou la sécurité de ses occupants :
- présence de moisissures, humidité excessive,
- absence ou manque d’aération,
- installation électrique défectueuse et dangereuse,
- invasion de nuisibles,
- fissurations indiquant l'instabilité potentielle de la construction.
Le logement indigne, quant à lui, est une notion plus large qui inclut les habitations ne respectant pas la dignité humaine : surpeuplement, constructions illégales, ou bâtiments menaçant ruine.
Un fléau aux causes multiples
Les causes de cette situation sont nombreuses :
- la précarité économique qui pousse certains foyers à accepter des logements à bas prix, souvent délabrés;
- certains propriétaires peu scrupuleux qui profitent de la vulnérabilité de leurs locataires pour louer des logements non conformes.
- le vieillissement du parc immobilier, surtout dans certaines villes anciennes, qui aggrave le phénomène.
Des conséquences lourdes
Vivre dans un logement insalubre a des effets directs sur la santé :
- affections respiratoires,
- troubles du sommeil,
- maladies dermatologiques,
- anxiété chronique.
Les enfants sont particulièrement exposés, ce qui peut affecter leur développement physique et psychologique. À ces effets sanitaires s’ajoutent :
- l’isolement social,
- les difficultés et ruptures scolaires,
- des drames, comme des incendies ou effondrements,
- les difficultés des familles monoparentales.
Des recours possibles
Face à cette situation, plusieurs recours existent. Le locataire peut signaler son logement à la mairie, à la préfecture, ou encore saisir l’Agence Régionale de Santé (ARS). Une procédure d’insalubrité peut alors être engagée, aboutissant parfois à une interdiction d’habiter les lieux ou à des travaux obligatoires. Des structures comme l'ANIL, La CAF, Habitat et Humanisme accompagnent aussi les victimes de mal-logement dans leurs démarches.
Quelles solutions durables ?
La lutte contre l’habitat indigne nécessite une mobilisation collective :
- les pouvoirs publics doivent renforcer les contrôles, soutenir la rénovation du parc ancien et offrir des solutions de relogement dignes.
- il est également essentiel de mieux informer les locataires sur leurs droits.
- il faut aussi faire valoir aux bailleurs indélicats qu'ils risquent de lourdes sanctions, y compris de la prison, quand des drames au grave bilan humain surviennent comme à Marseille en 2018.
- enfin, un véritable plan national de lutte contre l’habitat indigne, avec des moyens renforcés, permettrait d’apporter des réponses durables à ce problème de société.