Alors que la France doit définir sa nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE 3), Coénove, association qui rassemble les acteurs majeurs de l'efficacité énergétique dans le bâtiment, publie une étude indépendante réalisée par la société Artelys qui challenge les conclusions du Bilan prévisionnel 2023 de RTE sur la décarbonation du chauffage des bâtiments à horizon 2030. Un scénario équilibré – combinant chaudières performantes, pompes à chaleur (PAC), solutions hybrides et montée en puissance des gaz renouvelables – permet de décarboner davantage qu’un scénario d’électrification à outrance, tout en coûtant moins cher à la collectivité et en améliorant la flexibilité énergétique et la sécurité d’approvisionnement du pays.
Pompes à chaleur (PAC) hybrides : un gain net pour le système énergétique
En remplaçant 700 000 PAC électriques par des PAC hybrides dans le scénario de référence de RTE, remodélisé par Artelys, l’étude met en évidence :
- jusqu’à 160 millions d’euros d’économies annuelles,
- une réduction de plus de 5 fois des besoins en capacités électriques de pointe,
- des émissions de CO₂ quasi identiques à celles d’un scénario tout-électrique.
Un scénario équilibré
Associant électrons et molécules, la PAC hybride permet de maîtriser la pointe électrique. En tenant compte des contraintes réelles d’installation des PAC, l’électrification massive entraîne une forte hausse supplémentaire du pic de consommation net d’environ 3,6 GW. Un scénario plus équilibré, intégrant davantage d’équipements gaz performants et de solutions hybrides, limite la pointe électrique hivernale, un facteur déterminant pour la flexibilité énergétique et la sécurité d’approvisionnement.
Le biométhane change la donne
Ce mix d’équipements équilibré, associé à l’objectif de 20 % d’injection de biométhane en 2030 prévu par la filière permet d’éviter jusqu’à 2,3 millions de tonnes d’émissions de CO₂ en Europe, tout en dégageant un bilan économique positif qui préserve le pouvoir d’achat des ménages.
Un mix équilibré pour mieux gérer les risques
L’étude révèle qu’un système reposant sur une électrification à outrance est plus vulnérable face à divers aléas majeurs (indisponibilité du nucléaire, non-respect du rythme de rénovation des bâtiments, moindre développement des EnR). À l’inverse, la coexistence d’équipements gaz, électriques et hybrides renforce la robustesse et la résilience du système énergétique.
Ceci est un communiqué de presse de l'association Coénove, validé par la rédaction.
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