L’obligation de ramonage revient chaque année (et dans certains département deux fois), et pourtant, beaucoup ne le font pas pas. Par oubli, par manque de temps ou par économie, certains repoussent l’échéance. Mais une cheminée non entretenue n’est pas un simple détail technique : c’est une infraction, un risque financier, un risque pour les voisins si votre maison brûle et lui communique l'incendie, et un vrai danger pour votre santé.
Amende : ce que dit la réglementation
Dans toutes les communes, le ramonage est imposé une à deux fois par an (une fois pour le chauffage gaz). Cette obligation figure dans les arrêtés municipaux ou préfectoraux, dans le règlement sanitaire départemental et s’applique aux cheminées ouvertes, aux inserts, foyers fermés, poêles à bois ou à granulés, comme aux chaudières à combustible solide, liquide ou gazeux. Il doit être fait par un professionnel détenteur du certificat technique des métiers (CTM) "Fumiste option ramoneur" délivré par les chambres de métiers et de l'artisanat. En cas de contrôle ou d’incident, l’absence de certificat peut entraîner une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros, selon l’article R. 610-5 du Code pénal (contravention de 2ème classe) ainsi que par l'article R. 1331-14 du Code de la santé publique. Le montant peut varier en fonction des circonstances, mais l’infraction est bien réelle. Et lorsqu’un incendie se déclare, l’enquête met rapidement en lumière l’état de vacuité ou non du conduit.
Assurance : un risque de non-indemnisation
Le certificat de ramonage émis par un professionnel agréé (maître ramoneur) n’est pas seulement une formalité administrative : c’est une pièce essentielle pour votre assurance habitation. En cas de feu de cheminée ou d’intoxication au monoxyde de carbone, l’assureur peut exiger la preuve d’un entretien conforme. Sans ce document, il peut réduire, voire refuser l’indemnisation pour vous-même, les dégâts pour les tiers restant couverts par votre assurance multirisque habitation. Certaines compagnies se montrent souples lorsque le sinistre n’est pas lié à l’encrassement du conduit. Mais dès qu’une accumulation de suie ou de bistre (calcin) est en cause, l’absence de ramonage joue clairement en défaveur de l’assuré.
Pour vous-même : des dangers bien réels
Au-delà des aspects administratifs, le premier risque est celui que vous encourez physiquement. Une installation non entretenue augmente nettement la probabilité d'un certain nombre de risques.
Incendie de conduit
Le bistre – ce goudron dur, appelé aussi calcin, qui se forme avec un mauvais tirage – peut s’enflammer brutalement, engendrant un feu de cheminée. Une montée en température soudaine peut fissurer le conduit, mettre le feu à la charpente et provoquer un incendie généralisé en quelques minutes.
Intoxication au monoxyde de carbone
Un conduit encrassé évacue mal les fumées. Le monoxyde de carbone (CO) gaz inodore et mortel, peut alors s’accumuler dans le logement. Chaque année, des centaines d’intoxications sont recensées, souvent évitables par un simple entretien.
Dépenses de chauffage
Le ramonage améliore le tirage, réduit la consommation de bois et prolonge la durée de vie de l’installation. Sans entretien, le rendement baisse, la fumée augmente et votre facture de chauffage grimpe.
Un geste simple pour éviter de gros problèmes
Le ramonage coûte entre 40 et 80 euros selon les régions. Un montant modeste comparé aux risques encourus et aux conséquences financières en cas de sinistre.
Faire intervenir un professionnel certifié, capable de délivrer un certificat, reste la seule manière de se protéger juridiquement, financièrement et physiquement.
Attention !
- les bûches et poudres dites "de ramonage" ne constituent pas un moyen de ramonage officiellement reconnu. Le certificat contenu dans l'emballage de certains de ces produits n'a aucune valeur ;
- le fait de réaliser soi-même un ramonage, même avec le matériel approprié, n'a aucune valeur aux yeux des autorités et des assurances.