Quel bois pour vos travaux?

Les essences et qualités de bois doivent être parfaitement adaptées aux travaux à réaliser. C'est pourquoi il est bon d'avoir une connaissance des différentes essences et qualités de bois, d'en connaître la classification, les défauts éventuels, le séchage, etc.

Essences et qualités du bois

L’arbre est un végétal dont la matière est composée d’un certain nombre de vaisseaux véhiculant la sève aux organes aériens (feuilles ou aiguilles), aux fleurs et aux fruits. Ces vaisseaux sont réunis par une matière plus ou moins dure appelée parenchyme. C’est cet ensemble de vaisseaux et de “parenchyme” qui forme le bois. De la grosseur et du nombre des vaisseaux, de la consistance du parenchyme dépend donc la nature du bois : son aspect, sa couleur, sa résistance, sa densité, etc.

En fait, tous les végétaux comportent du bois, depuis l’herbe jusqu’au séquoia ; mais seul celui des arbres nous intéresse ici, et plus particulièrement le bois des troncs ayant un diamètre suffisant pour fournir des pièces pouvant être travaillées.

Une classification difficile

Il est bien difficile d’établir une véritable classification des bois. Tout dépend des critères retenus. Cette classification peut cependant être établie de trois façons, en fonction de :

- l’origine du bois, indigène ou exotique ;
- la nature des arbres, feuillus ou conifères ;
- la dureté du bois, tendre, demi-dur ou dur.

Les défauts du bois

Le bois est un matériau vivant. Chaque essence, chaque tronc d’arbre possède ses caractéristiques propres, ses qualités et ses défauts. Au moment de l’achat d’une pièce de bois, chez le négociant ou en scierie, il faut savoir reconnaître l’état du bois et en détecter les éventuels défauts. Certains sont sans importance, mais d’autres, plus graves, peuvent rendre inutilisable la pièce de bois.

Les défauts du tronc

L’histoire de la croissance d’un arbre est inscrite dans son bois.

• Si le tronc est tordu (par le vent, le plus souvent), le débitage pose des problèmes, car les planches ne sont pas dans le sens du fil. Il arrive que le cœur du tronc soit excentré, ce qui ne permet pas un débitage régulier.
• Le tronc a parfois été abîmé par un choc (souvent par un outil au moment de la coupe d’une branche, la fixation d’un fil de clôture, des éclats d’obus ou des balles dans certaines régions ayant été exposées à des combats). La partie abîmée est marquée par une zone noirâtre qu’il faut éliminer.
• La présence d’une zone de pourriture apparaît parfois à l’endroit de l’attache d’une branche qui a été cassée ou mal coupée, ce qui a permis à l’humidité de s’infiltrer dans le bois.

Les problèmes de séchage

Le bois d’un plateau, d’une planche ou d’une barre doit être parfaitement sec. Lors de l’abattage, les fibres d’un tronc d’arbre sont remplies de sève (composée essentiellement d’eau). Le bois vert ne peut pas être travaillé en menuiserie ; il faut le faire sécher au préalable.

• Le séchage naturel commence normalement en forêt ; en effet, les troncs ne sont pas extraits immédiatement après l’abattage et restent souvent plusieurs semaines sur le site. Le séchage du bois par des méthodes naturelles (à l’air) prend de longs mois. Les troncs ne doivent pas être débités immédiatement après abattage, et les planches doivent être empilées à l’abri, de telle sorte que l’air puisse circuler entre elles.
Le séchage naturel après débit en plateaux ou en barres se fait en plein air, au niveau de la scierie même.
Le séchage artificiel (en étuve) permet de réduire la durée des deux étapes précédentes et d’accélérer le processus de préparation des bois débités. C’est aussi l’occasion de traiter le bois en profondeur contre les insectes xylophages et les cryptogames (moisissures). 

Si le séchage est incomplet ou s’il a été trop rapide – défaut majeur pour le menuisier – le bois va continuer à sécher après sa transformation, et il risque de se déformer (on dit qu’il “travaille”). Pendant le séchage, les fibres du bois se resserrent, en se vidant de l’eau qu’elles contiennent.

Un séchage très irrégulier provoque le « gauchissement » de la planche, c’est-à-dire sa déformation dans le sens de la longueur, la pièce de bois ayant tendance à se vriller. Un gauchissement léger est rattrapable au dressage (mais on perd de l’épaisseur). La surface d’une pièce de bois qui a séché trop vite présente des défauts caractéristiques : fentes sur les fibres (retraits) ; petites irrégularités (gerçures).

Un bois est réputé sec à l’air lorsque son taux d’humidité est voisin de 15 %. Vous pouvez contrôler le séchage d’un bois en l’enduisant de teinture d’iode : un bois mal séché contient beaucoup d’amidon qui fait bleuir la teinture d’iode. Ce test n’est cependant pas infaillible, car certaines essences réagissent plus que d’autres (il faut verser la teinture d’iode sur le bout de la planche). Vous pouvez utiliser une testeur (ou détecteur) d'humidité, facile à trouver maintenant dans le commerce.

L’aubier et les nœuds

Certaines parties du tronc doivent être éliminées avant l’utilisation en menuiserie. C’est le cas de l’écorce, du liber et du cambium. Ces couches externes du tronc correspondent au bois en formation et ne peuvent être, de ce fait, employées.

• L’aubier est situé immédiatement sous l’écorce ; c’est une partie molle : le bois n’est pas encore constitué. Dans le chêne, par exemple, il est facilement reconnaissable à sa couleur. Le bois lui-même est brun-jaune, tandis que l’aubier est presque blanc. Lors des opérations de débit, l’aubier doit être éliminé. Pour certaines espèces, l’aubier est indistinct et peut donc être conservé ; c’est le cas pour le charme, le bouleau ou le frêne. Pour d’autres espèces, au contraire, il est très épais ; ainsi pour le pin de Corse, le pitchpin, l’azobé et l’ébène.
• Les nœuds dans le bois correspondent à l’attache des branches. On distingue les nœuds morts (qui marquent l’emplacement d’une branche ancienne) et les nœuds vifs. Certaines espèces ont un grand nombre de nœuds. La présence d’un nœud rend difficile le travail d’une pièce, car celui-ci est à contre-fil. Lorsque le nœud est mort, il arrive qu’il se détache et laisse la place à un trou. Les résineux ont souvent beaucoup de nœuds (qui deviennent parfois un élément de décoration pour les lambris). Les nœuds du pin sylvestre sont particulièrement durs.

Les défauts liés aux champignons, aux termites et aux larves d’insectes

Substance vivante, le bois est sujet aux attaques :
• des maladies,
• des champignons,
• des animaux parasites (larves d’insectes, insectes eux-mêmes).

Un excès d’humidité favorise le développement de champignons microscopiques qui entraîne la pourriture du bois qui se dégrade alors rapidement si un traitement approprié n’est pas appliqué. Certaines espèces résistent mieux que d’autres aux attaques des champignons. Le tilleul, le sapin, l’érable et le charme sont en revanche très vulnérables.

Différents animaux attaquent le bois. Les plus connus sont les termites, qui font des dégâts rapides et très importants (le bois devient friable, puis tombe en poussière). La réutilisation de bois d’œuvre ancien issus de zones infestées par les termites est à proscrire.

On peut constater l’attaque conjuguée d’un champignon et d’un insecte. C’est le cas pour l’orme, victime du Ceratostomella ulmi (champignon) et du scolyte destructeur, dont les attaques conjuguées sont pratiquement incurables.

Les “vers” (en fait des larves d’insectes) font des trous dans le bois. Si les bois vermoulus sont considérés – souvent à tort – comme une preuve de l’ancienneté d’un meuble, ils doivent être écartés comme suspects en menuiserie.

Que dit la norme ?

En matière de bois de menuiserie, la norme française en vigueur distingue :
• les résineux ;
• les feuillus.

À l’intérieur de ces deux grandes catégories, les espèces les plus couramment citées sont les suivantes :

résineux : sapin, épicéa, pin sylvestre, pin maritime, douglas (pin d’Oregon), pitchpin, pin laricio (pin de Corse) et mélèze ;
feuillus durs : chêne, châtaignier, hêtre, orme, limbo, niangon, iroko, acajou ;
feuillus tendres : peuplier, tilleul, okoumé.

Cette classification – à vrai dire très limitée – est loin de regrouper la totalité des essences de bois actuellement commercialisées en France. Elle fait, par ailleurs, l’amalgame entre bois indigènes et bois exotiques (et bois tropicaux). Mais elle a le mérite de simplifier l’éventail des espèces en limitant le choix à un certain nombre de bois qui, il est vrai, permettent à peu près de tout faire en menuiserie.

Mis à jour le 11/06/2025


Ces articles peuvent vous intéresser :

image

Les bois tropicaux certifiés - La Maison de Christian - épisode 129

Les bois tropicaux certifiés ! Aujourd'hui, dans La Maison de Christian, Christian PESSEY reçoit Josépha COACHE, Coordinatrice de Projets à l' ATIBT pour parler du commerce du bois tropical, légal et certifié, et comprendre comment l'importation de ce type de bois peut être vertueuse et respectueuse de l'environnement.

image

Le bois tropical : utilisation en construction

Avec le retour des beaux jours, le désir de profiter de l’extérieur est grandissant. Le soleil pointe le bout de son nez et une seule envie se fait entendre : profiter de son jardin et de sa terrasse ! Mais comment prendre soin de la planète tout en profitant d’un bel extérieur ? En optant pour du bois tropical certifié ! Les bois tropicaux certifiés disposent de qualités naturelles qui leur permettent de résister au soleil et aux intempéries sans qu'il soit nécessaire de les traiter.

image

Les maladies et les traitements du bois

Le bois est présent presque partout dans la construction d'une maison et dans l'aménagement intérieur des logements. Il est issu d’un végétal : l'arbre. À ce titre, il est vulnérable aux effets de l’humidité excessive, qui favorise le développement des moisissures, des champignons, et aussi des insectes, de leurs larves et de parasites divers. Cet article vise à les identifier et à les combattre. 

Les dernieres vidéos maison

image

Bien régler son thermostat

Faire des économies d'énergie commence bien entendu par le fait de bien isoler son logement, mais aussi en apprenant à régler correctement le thermostat du ou des appareils de chauffage.

image

Isolation des parois : la fin des ossatures?

L'innovation réside dans la suppression des ossatures métalliques rendue possible par l’association d’une plaque de plâtre ultra résistante et d'accessoires de pose brevetés. Le système permet de réaliser un doublage des murs intérieurs sans ossature métallique verticale.   

image

Travaux de maçonnerie

La maçonnerie est à la base des travaux de construction. Les techniques sont assez simples, mais il faut suivre à la lettre les conseils avisés et ne se lancer dans les travaux qui participent à la solidité du bâti que bien informé. L'outillage est basique et assez peu onéreux.

image

Les conseils rénovation

La rénovation permet de prolonger et d'améliorer la maison. La rénovation énergétique de la maison est à l'ordre du jour : isolation, chauffage, rafraîchissement permettent de mieux vivre et de faire des économies

image

Nos conseils jardin

Le jardin est le complément logique de la maison, comme le sont le balcon, la terrasse et même le logement en général pour y faire pousser des plantes d'intérieur.

image

Nouvelle rubrique séniors !

Rester le plus longtemps possible chez soi pour bien y vivre sa retraite et y vieillir dans les meilleures conditions, c'est le souhait d'un maximum de personnes, même si les établissements spécialisés sont en grande majorité bien tenus, par des personnels dévoués et attentifs. Mais pour rester chez soit quand on perd de la mobilité, il faut des aménagements, des adaptations qui facilitent la vie. Les conseils manquent souvent pour réaliser des travaux dans le logement, avoir les bonnes informations sur les aides financières, les bons contact pour faire certaines démarches. C'est l'objet de cette rubrique.

image

PAC hybride gaz : Christian PESSEY témoigne !

Dans cette vidéo, Christian PESSEY fait le point sur la PAC hybride gaz et vous annonce notre future série de reportages consacrée à l'installation de ce système, du raccordement au gaz de ville jusqu'à sa mise en service ! 

Les derniers conseils maison

image

Les 10 questions que vous vous posez sur le béton

Le béton est omniprésent en maçonnerie et encore plus en construction. Assez facile à mettre en œuvre, bon marché, il permet de réaliser des structures solides comme des dalles de sol ou d'étages, des murs (béton banché) et autres ouvrages. Voici 10 questions-réponses sur le sujet.

image

Pose du carrelage ou dallage de sol : les méthodes

La pose de carrelage ou d'un dallage au sol, en intérieure comme en extérieur doit être particulièrement soignée. Au-delà de la préparation du support, il y a deux techniques de pose à bien connaître.

image

Une maison pour bien vieillir chez soi

Le secteur de la Silver Économie regroupe tout ce qui tourne autour de l’adaptation de la société au vieillissement, notamment dans le domaine du logement et de l’habitat puisque l'une des premières préoccupations des Français à plus de 80% est de pouvoir vieillir en sécurité et sereinement chez eux. Un certain nombre de solutions existent pour éviter ou retarder le départ en maison de retraite.

image

Tirage de la cheminée : les bons conseils

Un bon tirage de la cheminée est essentiel au bon fonctionnement d'un foyer ouvert, d'un foyer fermé, d'un insert ou d'un poêle à bois. C'est important pour bien se chauffer, pour votre sécurité, mais aussi pour l'environnement, un mauvais tirage aboutissant à un excès de rejet de particules fines dans l'atmosphère. Une cheminée qui tire bien consomme aussi moins de combustible.

image

Changement climatique : impact sur la maison et solutions

Le changement climatique s'accentue et crée des problématiques spécifiques pour les logements, maisons individuelles comme habitat collectif, auxquels il faut faire face pour créer les condition d'habitation confortables, saines, et économiquement acceptables. Des solutions existent qu'il faut prendre dès la construction ou la rénovation.

image

Assembler des tubes de cuivre avec des raccords à rondelles

Quand on veut installer un appareil sanitaire en le raccordant à l’installation sans faire de gros travaux, on peut avoir recours à des éléments de raccordement qui se montent sans soudure ni brasure, ni travail d’usinage comme pour les collets battus. Il s’agit de raccords à rondelles qui assurent la jonction entre deux canalisations par simple vissage.

image

Comment faire contrôler l'alimentation électrique d'une maison?

Le câble d'alimentation électrique de ma maison passe par une bouche d'aération donnant dans le sous-sol (câble provenant du poteau). Pouvez-vous me dire si cette installation est conforme à la législation? Quel organisme est-il compétent pour vérifier la conformité de cette installation? Alfred

image

Pose collée d'un parquet mosaïque

Le parquet mosaïque est une subtile interprétation du parquer Versailles. Son calepinage est à bâton rompu. Des lamelles de bâtonnets sont collées sur filet de façon à former des dalles en damier. Il a été le premier type de parquet collé sur dalle béton. Facile à poser, il est aussi très résistant au poinçonnement et à l’usure. Sa finition est généralement vernie (vitrifiée). Constitué de petites lamelles sur filet, le parquet mosaïque, comme le parquet massif, doit être collé sur un sol bien plan, sec et propre. La pose est très rapide, les lamelles étant groupées sur filet par dalles de 50 x 50 cm la plupart des découpes se faisant en coupant le filet au cutter