Chaque année, plus de 6 000 incendies domestiques en France trouvent leur origine dans un conduit encrassé. Quand le bistre, c'est-à-dire le calcin, sorte de goudron, s’enflamme, la flamme monte dans le conduit, puis peut gagner la charpente. En quelques minutes, la maison peut s'embraser, en commençant par les combles. Comment cela arrive-t-il ? Et surtout, comment l’éviter ?
Pourquoi un feu de cheminée peut provoquer un incendie
À chaque flambée, que ce soit dans un foyer ouvert, un insert ou un foyer fermé ou encore un poêle, des particules de suie se déposent sur les parois du conduit, qu'il soit maçonné ou tubé. Avec le temps, elles se transforment en bistre ou calcin, une substance goudronneuse et hautement inflammable. Si la température grimpe trop vite ou si le tirage est trop fort, le bistre peut s’enflammer spontanément. Ce feu interne, souvent invisible au début, monte rapidement le long du conduit et peut fissurer le tubage ou la maçonnerie. À la moindre brèche, les flammes se propagent vers la charpente ou les murs. le risque est accru avec le bois humide et résineux, qui encrasse davantage le conduit.Les bons gestes pour éviter l’incendie
Le ramonage : un entretien vital
On l’oublie souvent, mais le ramonage est obligatoire deux fois par an, dont une fois pendant la période de chauffe. Cette opération, réalisée par un professionnel agréé (maître ramoneur) qui élimine physiquement la suie et le bistre par brossage du conduit sur toute sa longueur. Le certificat de ramonage n’est pas un papier sans importance : c’est la preuve que vous avez entretenu votre installation. En cas d’incendie, il est exigé par les assureurs.
Attention : les bûches dites de "ramonage" ne sont pas reconnues par les assurances !
Le bon bois, le bon feu
Privilégiez un bois dur et sec (chêne, hêtre, charme), fendu et stocké à l’abri de l’humidité depuis au moins 18 mois. Évitez les bois traités, les palettes ou les résineux comme le sapin. Proscrivez les bois traités à la créosote (issus de traverses de chemin de fer, de poteau télégraphiques, de morceaux de ponton, de piquets de clôture, etc.
Avec un foyer ouvert, ne surchargez pas le foyer et installez un pare-feu pour éviter qu’une braise ne s’échappe. Enfin, ne laissez jamais le feu sans surveillance, même quelques minutes.
Si le feu se déclare : garder son sang-froid
Un feu de conduit se reconnaît à un bruit de sifflement ou de rugissement dans la cheminée. Dans ce cas,, s'il y en a une, fermez la trappe d’air, évacuez la maison et appelez immédiatement les pompiers (18 ou 112).
Une fois l’incendie éteint, prenez des photos, recherchez les factures de ramonage et le rapport d’intervention : ils seront essentiels pour l’assurance.
Assurance habitation : ce qu’elle prend (ou non) en charge
Les contrats multirisques habitation incluent une garantie incendie. Elle couvre les dommages causés par le feu, la fumée et même les eaux utilisées par les pompiers. Mais attention : si vous n’avez pas respecté les obligations d’entretien, votre indemnisation peut être réduite, voire refusée pour vos dégâts propres et limitée aux dégâts subis par lestiers (vos voisins). D’où l’importance du certificat de ramonage.