Le cisaillage est une technique utilisée surtout en chaudronnerie. Il convient pour les feuilles de cuivre laminé recuit, de laiton, d’alliages laminés d’aluminium, de zinc, d’étain et de plomb. Parmi les métaux ferreux, seul l’acier doux ou extra-doux (en feuille) peut être cisaillé. On peut cisailler manuellement ou à la machine.
Il existe également d’autres procédés : le tronçonnage et l’oxycoupage.
Par quoi commencer
Le ferronnier débutant doit commencer par réaliser des petits travaux. À froid, vous pouvez avoir l’occasion de cintrer les fers d’armature pour le béton à l’aide de griffes et d’un étau. Si vous souhaitez entreprendre un véritable travail de ferronnier, faites tout d’abord une œuvre modeste : une petite grille pare-feu ou une lampe comprenant quelques volutes décoratives. N’essayez pas d’obtenir des formes parfaitement géométriques : dessinez plutôt, à main levée, le modèle des volutes.
Les cisailles
La cisaille coupe-tout
On trouve dans le commerce, une petite cisaille à lames droites, à branches gainées de matière plastique. Cet outil permet de réaliser les coupes droites sur tous les métaux jusqu’à 1 mm d’épaisseur.
La grignoteuse
C’est une cisaille d’un genre très particulier. Elle comporte deux branches qui fonctionnent comme des ciseaux, mais les lames détachent une étroite bande de métal qui s’enroule sur elle-même. La grignoteuse est un outil très maniable, qui permet de réaliser des coupes sinueuses et contournées sur des surfaces planes ou courbes. La grignoteuse permet également de réaliser les découpes droites.
La cisaille à chantourner
Caractérisée par ses lames étroites et courbes, cette cisaille permet de réaliser les découpes courbes. Elle est très utile dans les mains du carrossier.
Les cisailles à lames droites
Il en existe une large gamme adaptée aux différentes épaisseurs des métaux, pour effectuer les coupes droites. Pour les plus grosses tôles qui peuvent encore être cisaillées, utilisez une forte cisaille à lames trempées et polies, dont l’une est contre-coudée (ce qui donne davantage de résistance) ; les branches sont désaxées, afin d’exercer l’effort plus facilement.
La cisaille électrique
Il existe des cisailles électriques autoportatives qui permettent d'obtenir une coupe nette et sans bavure avec un minimum d'effort, sans déformation de la tôle. On trouve des modèles filaires ou sur batterie.
La griffe de zingueur
Le zinc utilisé pour la couverture des bâtiments peut être coupé à l’aide d’un outil simple, la griffe. C’est une lame d’acier montée sur un manche de bois (ou de matière plastique). Elle s’utilise avec une règle d’acier (guide de coupe). On tire la griffe vers soi (on ne la pousse pas). La griffe de zingueur produit une entaille triangulaire dans la feuille de métal. La coupe doit être achevée par pliage.
L’utilisation des cisailles
Il faut toujours effectuer un tracé, même pour les petites coupes. Si vous coupez une mince feuille de zinc (0,3 mm) à la cisaille coupe-tout, vous pouvez travailler sans problème avec une seule main, comme si vous utilisiez une simple paire de ciseaux. La coupe d’une tôle plus épaisse fatigue davantage la main. La plupart des cisailles sont pourvues d’un ressort de rappel – comme un sécateur – permettant de travailler d’une seule main. Cependant, les grosses cisailles doivent être maniées à deux mains
Quand vous travaillez d’une main, vous tenez la tôle de la main gauche (pour les droitiers). Quand vous travaillez à deux mains, vous devez fixer la tôle sur l’établi avec un valet ou des serre-joints.
Le gauchissage
La coupe des tôles à la cisaille a le défaut de les “gauchir” : la bande débitée est déformée par l’action des lames. Il faut dégauchir à l’aide d’outils spéciaux pour le dressage (griffes) ou au marteau sur le marbre. La grignoteuse a l’avantage de ne pas (ou presque pas) gauchir les feuilles de métal.
Les cisailles fixes
Pour découper les tôles à l’atelier de chaudronnerie, utilisez des cisailles fixes à lames courtes ou longues. Ces cisailles facilitent la coupe grâce à un mécanisme de démultiplication ou à la longueur des lames. Elles permettent de couper des tôles plus épaisses qu’avec des cisailles à main.
Les coupe-tubes
Il faut couper les tubes non seulement pour les travaux de plomberie ordinaires, mais aussi pour installer les appareils de chauffage central, les citernes et les réservoirs, pour acheminer gaz et liquides.
Le tronçonnage à la disqueuse
Pour le tronçonnage des barres et des profilés, on utilise une machine électroportative : la meuleuse d’angle. Elle est dotée d’un moteur puissant (plus de 2 000 W), qui tourne à plus de 6 000 tr/min. Elle doit être tenue à deux mains, le disque à tronçonner attaquant le métal perpendiculairement à l’axe de la barre. La vitesse est en général réglable.
Les fabricants fournissent plusieurs disques à tronçonner adaptés aux différents métaux. On utilise un disque tendre à grain fin pour les métaux durs et un disque dur à gros grain pour les métaux tendres. Le disque est protégé par un carter métallique, afin de réduire les risques d’accident.
L’oxycoupage
Le découpage du métal au chalumeau se fait à haute température. Il n’est possible qu’avec un chalumeau oxyacétylénique ou bigaz. La chaleur nécessaire est obtenue par une arrivée supplémentaire d’oxygène (commandée généralement par une gâchette). Il faut prendre des précautions : protégez vos yeux par des lunettes et portez des gants de soudeur. Travaillez sur un ensemble isolant et commencez à chauffer le métal pour le porter au blanc en bord de plaque. Appuyez sur la gâchette et coupez lentement. Après refroidissement, le profil de la coupe doit être rectifié à la lime ou à la meule.