Les besoins en chauffage de la maison

Depuis la crise pétrolière des années 1970, on a pris conscience qu’il n’était pas nécessaire de chauffer les pièces, pendant la journée, à plus de 19 °C. Le problème consiste donc, lorsque l’on souhaite installer un chauffage (qu’il soit individuel ou central), à choisir des appareils qui permettent d’atteindre une température de cet ordre et de l’y maintenir, quelles que soient les conditions climatiques extérieures. De nombreux facteurs sont à prendre en compte pour dialoguer avec votre chauffagiste.

Le chauffage et la santé

Les locaux d’habitation sont souvent trop chauffés, et mal. Sans même parler d’économies d’énergie ou d’économie tout court, il faut admettre qu’une température de l’ordre de 18 à 20 °C doit être respectée, aussi bien pour le confort que pour la santé des habitants, car on sait que les locaux surchauffés favorisent les grippes et les rhumes par contraste avec la température extérieure quand on quitte le logement. Pour le confort ensuite, parce que l’on supporte mal, à la longue, un excès de chaleur.

Pour baisser la température, on ouvre les fenêtres trop souvent ce qui constitue un gâchis énergétique. Ensuite, on pousse le chauffage pour rattraper les calories perdues, avec pour résultat une courbe des températures en dents de scie et un surcroît de consommation. Pour que le chauffage d’un appartement ou d’une maison individuelle soit bien régulé, en tenant compte de la nécessité d’une aération suffisante pour l’hygiène, il faut faire des calculs précis (peu compliqués).

Les conditions climatiques et la température de base

On ne peut concevoir une installation à Toulouse ou à Nice comme à Brest ou à Strasbourg de la même façon. Il faut tenir compte de la moyenne des températures annuelles (déterminée par la zone climatique et l’altitude) et de nombreux facteurs locaux (exposition au vent, humidité de l’air, par exemple).

Les données régionales

Ces données régionales doivent entrer dans le calcul de la puissance d’une chaudière (et donc dans celui des déperditions de chaleur de chaque pièce). Concrètement, on prend en considération la différence entre la température à obtenir dans les pièces et une température de base, différente selon les régions. À titre indicatif, cette température de base se situe à -7 °C dans la région parisienne et l’Île-de-France (-5 °C à Paris), -8 °C dans les Alpes et le Massif central, -15 °C dans les Vosges. Il faut aussi tenir compte de l’altitude pour déterminer la température de base.

Si vous habitez au-dessus de 200 m, il faut retrancher un certain nombre de degrés. Pour une température initiale de base de -8 °C dans une région donnée, il faut compter -11 °C à 500 m et -16 °C à 1 000 m comme température de base réelle. Pour une température de base régionale de -15 °C, la température de base réelle est de -18 °C à 500 m et de -22 °C à 1 000 m.

Des renseignements précis concernant les chiffres à utiliser dans votre région et plus particulièrement votre lieu d’habitation peuvent vous être fournis sur demande par l’Ademe, ainsi que par la direction départementale des territoires (ex-direction départementale de l’équipement). Ces chiffres sont fixés par la norme NF EN 12831. 

La déperdition de chaleur dans une maison

Pour calculer les besoins précis en chauffage d’un appartement ou d’une maison, il faut tenir compte des déperditions et apprécier les besoins pièce par pièce. Cela permet d’estimer la puissance de chaque radiateur à installer. Les professionnels prennent en compte :

  • les conditions climatiques,
  • la surface de la paroi (et de toute cloison pouvant être à l’origine de pertes thermiques),
  • l’isolation.

En clair, dans une pièce, il faut considérer

  • les murs qui donnent sur l’extérieur,
  • les sols lorsque le local situé sous la pièce n’est pas chauffé,
  • le plafond en l’absence d’isolation du sol du grenier et/ou des rampants de la sous-toiture.

Le coefficient K

C’est un facteur qui exprime la perte d’énergie pour 1 m2 de paroi lorsque la différence entre l’extérieur et l’intérieur est de 1 °C. Ce coefficient est exprimé en watts. À titre d’exemple, on considère que, s’il n’y a pas d’isolation, la valeur de K pour un plafond est comprise entre 1,2 (plafond situé sous un étage non chauffé) et 1,7 (plafond situé sous un grenier).

Aujourd’hui, lorsqu’on décide d’installer le chauffage central, on commence par réaliser une isolation efficace des parois, des sols, de la couverture et des fenêtres. Après ces travaux, le coefficient K doit tomber à 0,8 pour les murs extérieurs, à 0,5 pour les sols et les plafonds, et à 0,4 pour les toitures.

Coefficient K et matériaux
Pour les sols Il faut compter de 1,2 (au-dessus d’une cave) à 1,7 (avec une dalle de béton sans sous-sol). Pour les locaux situés directement sous la toiture, les valeurs sont plus importantes : avec des tuiles ou des ardoises sans plafond, K est égal à 5,5 ; s’il y a un plafond mais pas d’isolant, le chiffre se situe entre 2,5 et 3,5.
Pour les murs

K varie avec le matériau utilisé. Pour les briques creuses de 22 cm, K = 1,7 ; pour une paroi en briques pleines de même épaisseur, K = 2,5 ; pour un mur en béton de 20 cm, K = 2,9 ; pour un mur en pierres meulières de 45 cm d’épaisseur, K = 2,3.

Ces chiffres vous permettent d’effectuer une estimation de la valeur du coefficient K pour une pièce donnée. Pour obtenir des résultats exacts et précis, il faut tenir compte des ouvertures (portes et fenêtres), qui sont des sources plus importantes de déperdition.

La puissance du générateur de chaleur (Chaudière, PAC, PAC hybride) de chauffage central

Elle doit être égale à la somme de la puissance de tous les radiateurs. Il faut, en outre, ajouter une marge de sécurité de 20 à 30 %. Tous les générateurs de chaleur étant pourvues d’un thermostat ou d’un aquastat, la puissance fournie correspondra exactement aux besoins.

Le choix des radiateurs de chauffage

Les radiateurs raccordés à une installation de chauffage central sont constitués d’un certain nombre d’éléments. La puissance d’un radiateur de chauffage dépend donc du nombre d’éléments et de leur taille. Pour le chauffage central, on trouve des radiateurs en acier, en fonte et en fonte d’aluminium. Les anciens modèles étaient souvent volumineux et peu esthétiques, mais ils refroidissaient moins vite que les nouveaux. Ils sont cependant peu adaptés aux chaudières à condensation. Les fabricants proposent aujourd’hui des appareils discrets et peu encombrants, mais aussi des radiateurs en fonte dans le style d’autrefois.

La place des radiateurs de chauffage

La place traditionnelle des radiateurs est sous les fenêtres : c’est là qu’ils gênent le moins. En outre, les appareils de chauffage doivent être placés de préférence à proximité des parties où se produisent des échanges thermiques (donc près des fenêtres et des portes). Au-dessus du radiateur, il se produit une circulation d’air puisque l’air chaud monte. Il faut donc éviter de placer les appareils derrière des meubles ou dans des coffrages qui risquent d’entraver cette circulation.

Économiser l’énergie

Les économies d’énergie ont été élevées au rang de devoir civique depuis de nombreuses années. Elles sont aussi une nécessité au regard du budget du foyer, auquel les gaspillages peuvent coûter très cher.
Dans ce domaine, il faut commencer par l’isolation, sans laquelle aucune solution n’est valable. Il faut chauffer à bon escient avec des moyens de régulation (thermostats et programmateurs). Il existe des appareils connectés, à coupler avec une chaudière, une pompe à chaleur, des radiateurs électriques. Là encore, il convient de faire preuve de discernement et de procéder à une étude sérieuse.
Dans le domaine des économies d’énergie, on parle beaucoup des énergies nouvelles. Des logements collectifs peuvent être chauffés par géothermie (utilisation de la chaleur interne de la terre) ou par digesteur méthanique, à partir de déchets végétaux ou animaux. Ces solutions sont intéressantes puisqu’il s’agit d’énergies non polluantes.
Au premier rang des énergies nouvelles vient le solaire. D’ores et déjà, c’est une solution qui peut être envisagée pour les maisons individuelles, y compris pour l’habitat ancien, où l'on pourrait penser que l’architecture semblerait ne pas se prêter, a priori, à l’intégration de capteurs solaires. Mais c'est la pompe à chaleur aérothermique ou géothermique qui permet de faire le plus d'économies, surtout quand elle est couplée à un chauffe-eau thermodynamique ou à des panneaux solaires La maison idéale produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme : c'est la maison à énergie positive, qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme. l'un des objectifs de la réglementation thermique 2020 (BEPOS)

Températures de base en fonction de l'altitude

Article mis à jour le 16/09/2025

 

 

 


Ces articles peuvent vous intéresser :

image

Les énergies pour se chauffer

Les  énergies traditionnelles – électricité et énergies fossiles – ont la réputation d’être chères et  polluantes. Elles ne sont pas renouvelables. Une évolution se dessine en faveur de moyens de production à partir de la biomasse ou d'éléments naturels (eau, vent, soleil), leur permettant de revendiquer le label "vert". L'hydrogène n'en est encore qu'au stade expérimental.

image

Isoler un mur intérieur ou une cloison

L'isolation intérieure des parois présente l'avantage de la simplicité des travaux, mais l'inconvénient de prendre de la place en surface et de devoir refaire la décoration intérieure. Les isolants sont soit collés directement sur le mur à isoler, soit intégrés à des doublages avec ossatures métalliques.

image

Isoler la toiture par l'intérieur

La mise en œuvre de l’isolant diffère selon la présentation de l’isolant lui-même, mais également selon le support contre lequel il est appliqué. La tendance est à la pose de panneaux semi-rigides par calage sous profilés métalliques (fourrures), mais l'isolation par l'extérieur gagne du terrain.

Les dernieres vidéos maison

image

Quand faut-il remplacer ses fenêtres de toit ?

Christian PESSEY fait le point sur les signes d'usures qui peuvent pousser au remplacement des fenêtres de toit. En remplaçant vos fenêtre de toit vous ferez des économies de chauffage et vous améliorerez le confort des combles qui en sont équipées.

image

Installer une pompe à chaleur en conservant sa chaudière : la PAC hybride

La pompe à chaleur peut remplacer une vieille chaudière. Il est possible aussi de combiner une PAC avec l'énergie initialement utilisée (gaz ou fioul) : on parle alors de "pompe à chaleur hybride". Comment ça marche? Est-ce intéressant économiquement? Peut-on bénéficier d'aides comme le CITE? Valérie LAPLAGNE, du Conseil d'Administration de l' AFPAC (Association Française pour les Pompes à Chaleur), répond aux questions de Christian PESSEY, journaliste de la construction, en charge de l'émission LA MAISON DE CHRISTIAN TV sur RÉNO-INFO-MAISON.com et les plateformes de podcast.

image

Bien régler son thermostat

Faire des économies d'énergie commence bien entendu par le fait de bien isoler son logement, mais aussi en apprenant à régler correctement le thermostat du ou des appareils de chauffage.

image

Isolation des parois : la fin des ossatures?

L'innovation réside dans la suppression des ossatures métalliques rendue possible par l’association d’une plaque de plâtre ultra résistante et d'accessoires de pose brevetés. Le système permet de réaliser un doublage des murs intérieurs sans ossature métallique verticale.   

image

Travaux de maçonnerie

La maçonnerie est à la base des travaux de construction. Les techniques sont assez simples, mais il faut suivre à la lettre les conseils avisés et ne se lancer dans les travaux qui participent à la solidité du bâti que bien informé. L'outillage est basique et assez peu onéreux.

image

Les conseils rénovation

La rénovation permet de prolonger et d'améliorer la maison. La rénovation énergétique de la maison est à l'ordre du jour : isolation, chauffage, rafraîchissement permettent de mieux vivre et de faire des économies

image

Nos conseils jardin

Le jardin est le complément logique de la maison, comme le sont le balcon, la terrasse et même le logement en général pour y faire pousser des plantes d'intérieur.

Les derniers conseils maison

image

Peut-on installer une véranda sur un balcon en copropriété ?

Dans les immeubles collectifs, l'installation d'un véranda sur un balcon ou sur une terrasse alimente souvent un débat entre les copropriétaires. A priori, l’idée d’agrandir son espace de vie en fermant un balcon sous forme de véranda semble séduisante, surtout dans un contexte d’urbanisation accrue et de recherche de confort et d'espace. Mais sur le plan juridique et réglementaire, la question est loin d’être anodine.

image

Pose d'une fenêtre PVC en rénovation

Le remplacement des fenêtres est souvent la première étape d'une rénovation thermique. On trouve désormais dans le commerce des “blocs-fenêtres” en PVC pouvant se substituer facilement à l’ancienne fenêtre. Si l'on conserve le dormant (cadre fixe) existant, comme ici, on parle de remplacement en "neuf".

image

Béton cellulaire : avantages et inconvénients

 Le béton cellulaire est un matériau de construction très répandu en Allemagne et dans les pays du Nord, mais il est encore très peu utilisé chez nous. Il est connu en France sous sa marque générique historique : Siporex (devenu Xella / Ytong ).

image

Blanchir et assainir les murs à la chaux

Le fait de blanchir les murs à la chaux entre aujourd'hui dans les techniques de décoration les plus classiques et les plus appréciées. Mais on blanchit les murs à la chaux depuis très longtemps, notamment à la campagne, dans les fermes, pour assainir un local agricole, étable, écurie, bergerie porcherie abritant ou ayant abrité recevant encore des animaux: chèvres, chevaux, moutons, agneaux, vaches, poules, pigeons. etc. Quand on achète ou décide d'aménager ce genre de local à la campagne, blanchir les murs à la chaux est une bonne initiative, notamment sur le plan sanitaire.

image

Travaillez en hauteur en toute sécurité avec un échafaudage mobile

Une échelle est faite pour accéder sur un site en hauteur, pas pour y travailler en toute sécurité. Pour cela il faut un échafaudage. Une version mobile permet de le déplacer en fonction de la progression du chantier et évite de monter un échafaudage de grande longueur. La société Artub, spécialisée dans ce domaine a développé un échafaudage nouvelle génération (Synchro) alliant sécurité, ergonomie et praticité. Permettant de travailler jusqu’à 2,90 m, il est particulièrement adapté aux travaux de finition et de second œuvre, pour les particulier comme pour les professionnels.

image

Le bois de chauffage sur abonnement comme le gaz et l'électricité

Comme pour l’électricité, la consommation de bois-énergie peut désormais être proposée sur abonnement. Wooday, plateforme de bois énergie, propose désormais des forfaits mensuels tout compris, intégrant le bois de chauffage, le ramonage et l’entretien de l’appareil de chauffage. Ces abonnements permettent de payer un prix fixe chaque mois et de simplifier l’usage du bois-énergie, en le rendant aussi standardisé et transparent que l’électricité ou le gaz.

image

Le sac à sapin : pratique et caritatif

Né en 1993, incontournable des fêtes de fin d’année, le sac à sapin prend place aux pieds des sapins et fait rimer praticité et générosité. En  32 ans, 14 millions d’exemplaire s ont été vendus. Faire un beau geste en préservant le sol des aiguilles, c'est défendre les valeurs d'humanisme et agir en faveur de l'environnement.

image

Rénovation énergétique : les bons choix?

Je rénove ma maison datant de 1972 en isolant la toiture 40 cm (R 9 à 10), les murs 18 cm (R 5,14), je change toutes fenêtres et pour le chauffage de mes radiateurs classiques en fonte (eau chaude) j'envisage une pompe à chaleur 12 kW air/eau (surface à chauffer 160 m 2 ). J'habite à 750 m d'altitude.  Qu'en pensez vous ? Jean-Louis